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Je voudrais chanter encore au milieu des myosotis

 

 

JE VOUDRAIS CHANTER ENCORE AU MILIEU DES MYSOTIS

MONOLOGUE D’ISABELLE BOURNAT

Mise en scène et jeu : Catherine Decastel

Assistante à la mise en scène : Julie Duval

Regard chorégraphique et rapport corporel : Fabrice Taraud

Scénographie: Léa Germain

Création lumière : Christine Mame

 

http://www.catherinedecastel.com/

 

 

 

 

Résumé de la pièce :

Une jeune femme, gravement malade et ayant peu de temps à vivre, parle à tous, à elle, à son chien en peluche… qu’importe ! Elle sort, elle extirpe, elle exprime le mal qui la ronge. D’origine étrangère, elle se souvient de son arrivée en France avec ses parents dans une petite ville de province, puis de son amour pour le pays d’accueil autant que celui des racines, ayant le sens de son prochain sans cloisonnement de frontières ni de culture ou de croyance. Elle est lyrique, exaltée et débordante d’amour pour la nature et la vie, mais plus elle se remémore son passé, plus elle réalise que les rejets et la xénophobie l’ont atteinte plus profondément qu’elle ne le croyait. A travers des scènes vécues personnellement ou d’autres dont elle a été témoin, elle croise son indéfectible enthousiasme et la réalité d’un environnement encore prompt au racisme. Autant qu’une dénonciation du danger toujours actuel de l’exclusion de l’étranger, c’est un hymne de foi en l’humanité, que le petit chien en peluche nommé Pseudo semble parfois incarner à lui seul, entre réalité et utopie.

 

 

 

Note de mise en scène :

La construction d’un être est composée de détails, petites choses qui nous poussent vers l’épanouissement ou nous détruisent en silence.

Ce sont ces détails, petites réflexions, regards en biais, ces silences dans la pièce d’isabelle Bournat qui m’interpellent et résonnent en moi.

Regarder et donner corps aux micros lésions que l’expérience du racisme laissent sur son passage,  au-delà  de toute pensée du bien ou du mal, en deçà plutôt, dans les couches internes de l’épiderme.

Ce qui ne se voit pas, qu’on garde en soi, qu’on n’avale pas, jamais. Qu’on ne digère pas mais que le corps reçoit comme des coups de poing infimes, destructeurs et destructurants.

 

Partant du Butô, du sol, de la terre, de l’organique, je voudrai mettre en lumière ces petits rien qui nous changent, qui nous enlèvent jour après jour l’espoir en l’autre, l’amour en l’autre, la capacité de croire qu’un vivre ensemble pourrait être ou aurait pu être si simple... Ces petites phrases qui ne cicatrisent jamais.

 

 

Et pourtant le lien à la nature, à l’espoir et à l’Humain est dans ce texte fort, présent, lyrique. Il s’agit d’un lien organique à ce qui nous raccroche malgré tout. C’est aussi dans cet univers des Hommes, cet univers que je vois en noir et blanc, en butô, énergie et danse du corps obscur, c’est aussi là que jaillit la couleur, de la poudre qui met de la lumière la vie, qui colore le monde, lui donne ses reflets, de façon éphémère mais marqué et marquante, des traits, des jets de poudre, une explosion de couleurs.

Rende à la scène la poésie du texte, sa lenteur parfois et ses envolées. Le Butô encore arrive comme l’organicité de cette poésie où le corps nu, les membres, les veines et les muscles sont mis en lumière, regarder au-delà de la peau et tenter de voir battre le cœur ….

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